

« La suite des aventures de Flora et des habitants sur l’île de Mure, qui, bousculé dans leur quotidien bien tranquille, ouvrent leur horizon culturel !
Flora MacKenzie a troqué sa vie londonienne pour ouvrir un charmant café au bord de l’eau sur l’île écossaise de Mure, où elle a retrouvé sa famille. Elle vit désormais avec Joel, son ancien patron au caractère bien trempé.
Mais Flora va découvrir que la vie lui réserve de nouvelles surprises, comme ces baleines qui s’approchent de la plage. Est-ce un bon ou un mauvais présage ? Avec Lorna, sa meilleure amie institutrice sur l’île, elles vont au même moment découvrir l’histoire de Saïf, un médecin réfugié, qui va bouleverser les habitudes des habitants de la petite île. »

Récemment, et alors que je comptais commencer Manuel de survie à l’usage des jeunes filles de Mick Kitson, il s’est avéré que j’ai eu : 1) Un problème avec mon e-book ; 2) Envie de légèreté. L’objectif étant en ce moment de ne pas quitter les terres Écossaises, quoi de mieux que la suite de cette douce série de Jenny Colgan, dont j’ai découvert le premier tome à la rentrée précédente ?
Ainsi, nous retrouvons ici toute la galerie de personnages du premier tome vivant sur l’île écossaise (fictive) de Mure. En premier lieu, il y a Joël et Flora, empêtrée dans une relation amoureuse sincère, mais compliquée. En effet, Joël travaille sans cesse comme un forçat, ne donnant ni nouvelles ni date de retour chaque fois qu’il s’absente pour aller à l’étranger. Flora le sent bien : il lui échappe doucement, mais que faire face à un homme si secret ? D’autant que notre héroïne a fort à faire avec sa petite boutique, qui n’engrange pas suffisamment de bénéfices.
Il y a également les amoureux Colton et Fintan, qui décident de se marier en grande pompe ; Lorna, la meilleure amie de Flora, désespérément attirée par Saïf, le médecin syrien réfugié ici depuis un an. Saïf qui lui attend toujours des nouvelles de sa famille, restée en zone de guerre. Bref, les tranches de vie de chacun s’enchaînent pour notre plus grand plaisir.

« – Je t’aime, dit-elle.
Il se prit le visage entre les mains, l’air gêné.
– Dis-le !
– Ne me force pas !
– D’accord, alors, commence avec… Dis juste « je ».
– « Je », je peux le dire.
– C’est pas mal. Maintenant, es-tu capable d’utiliser le verbe « aimer » ? Dis : « J’aime les fraises », par exemple.
– Je ne suis pas… Je veux dire, je ne suis pas particulièrement fan de fraises de toute façon…
– D’accord, alors choisis quelque chose que tu aimes vraiment.
– Les avocats. J’aime les avocats.
– Tu es capable de dire : « j’aime les avocats » mais pas que tu m’aimes ? Qu’est-ce qui cloche chez toi mon vieux ? »

Ce second tome m’a beaucoup plu ! Moins axé sur la romance et le changement de vie que le premier – puisque moins concentré sur le personnage de Flora, il offre tout de même le plaisir intact de retrouver ce cadre familier et attachant qu’est cette petite île d’Écosse. L’atmosphère m’a prise de suite, si bien que je me suis un peu sentie comme une habitante de cette communauté isolée et solidaire. Et laissez-moi vous dire que c’est agréable lorsque l’on souhaite s’évader un peu.
Néanmoins, ce second tome n’a rien d’un feel-good à proprement parler. En effet, Jenny Colgan aborde de nombreux sujets difficiles avec un tact, une délicatesse agréables à constater ; qu’il s’agisse de la dépression, du sort des réfugiés, de la difficile vie des agriculteurs et des producteurs locaux ou encore du mariage homosexuel, elle parvient à nous transmettre ses questionnements et ses révoltes sans nous sortir de la fiction. Là-dessus, il me faut reconnaître être bluffée.
La qualité de ses personnages est aussi à saluer : Jenny Colgan n’a en effet pas peur – et c’était déjà le cas dans le premier tome – d’appuyer sur leurs qualités, mais également sur leurs défauts et travers ! Ainsi, l’émotion qui en résulte s’est démontrée être puissante chez moi – j’ai été émue plus d’une fois devant quelques scènes particulièrement fortes impliquant tous ces personnages imparfaits et finalement très humains.
Le seul point qui m’a le moins convaincu est lorsque l’autrice tend vers l’onirique brièvement, lors d’un chapitre – ce qu’elle avait déjà fait dans le premier. Pour le coup et à mon sens, cela est de trop, mais ne retire en rien les qualités d’ensemble d’un titre qui a bien plus à offrir que ce qu’il n’y paraît.


En conclusion… Une lecture émouvante, propice à l’évasion et aux questionnements sur notre quotidien.
↪ L’avis mitigé d’Anouk Library.
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