Genre : Policier 🇺🇸
312 pages
Avis précédents :
« Donner toujours l’impression de savoir ce que l’on fait surtout quand ce n’est pas le cas.
Savoir reconnaître le déclic d’un fusil à pompe. Courir vite ! Céder quand l’agresseur a une bombe lacrymo plus grosse que la vôtre. Eviter de conduire avec un cadavre sur le pare-brise. Ne pas tomber sous le charme d’un copain d’enfance. Surtout quand il est devenu flic. Savoir se relaxer devant Winnie l’Ourson. Et surtout, malgré un régime de limier à base de beignets, pizzas et hot dogs froids, une garde-robe réduite à un bonnet, une chemise de flanelle et un jean, savoir rester sexy et irrésistible ! ! ! Tout un programme pour Stéphanie Plum. »
C’est plus d’un an après ma lecture du mémorable et drôlatique tome deux que je me plonge enfin dans ce troisième opus des aventures de Stéphanie Plum, chasseuse de primes malgré elle. Si vous ne connaissez pas la série et aspirez à en savoir plus sur la genèse de ce personnage, n’hésitez pas à aller lire ma chronique du premier tome.
Nous retrouvons Stéphanie en prise avec son quotidien toujours plus compliqué. La jeune femme n’a pas abouti d’arrestation depuis un moment et n’a de ce fait plus énormément d’argent sur son compte en banque. C’est donc avec une certaine joie qu’elle s’apprête à aller arrêter Oncle Mo, qui ne s’est pas présenté au tribunal. Ce dernier est l’historique marchand de glace des alentours, aimé de tous. Tant et si bien que lorsque Stephanie trouve sa boutique porte close, personne n’accepte de l’aider à tenter de comprendre où ce dernier pourrait se cacher. Pire, la nouvelle fait le tour du quartier et tout le monde se met à lui en vouloir, au grand dam de ses parents. Mais comme toujours avec Stephanie, l’affaire se révèle bien plus grave qu’elle en a l’air et bientôt, voilà qu’elle se met à découvrir des cadavres de trafiquants de drogue à chaque coin de rue.
« Je me garai derrière le bâtiment et me harnachai de ma panoplie de chasseuse de primes : menottes dans une poche de mon blouson, bombe lacrymo dans l’autre, boîtier paralysant accroché à ma ceinture. Dans ma précipitation, j’avais oublié mon Smith et Wesson sur ma table de chevet.
Lula m’attendait devant l’entrée :
– Il est là me dit-elle.
C’était bien Stuart Baggett… Déguisé en poulet en train d’exécuter une danse du poulet pour une famille, battant des ailes, remuant du croupion, émettant des petits gloussements et tendant aux deux enfants un chapeau en papier jaune et rouge.
– Faut reconnaître qu’il est doué, dit Lula, en suivant des yeux Stuart qui se dandinait dans la salle. Dommage qu’on doive l’arrêter. »
Le premier tome posait les bases d’un univers attachant ; le second était à mourir de rire ; le troisième lui, est un habile mélange de tout cela ! C’est avec une joie non-feinte que l’on retrouve en effet Stéphanie encore une fois embarquée dans une affaire qui la dépasse complètement. Elle se trouvera même plus d’une fois dans de sales draps ! Ici, l’autrice fait le choix de davantage mettre en avant Lula, ancienne prostituée Noire rencontrée dans le tome précédent et apprentie chasseuse de primes. Stéphanie et elle forment un duo diablement marrant de deux femmes un peu perdues dans leurs vies jusque-là et qui tentent de s’en sortir. La drôle d’amitié qui naît entre ces deux personnages qui avaient tout pour ne pas se fréquenter – les Blancs vivent dans la banlieue du Bourg, les Noirs dans un autre quartier et il est souvent admis par Stéphanie que les deux communautés ne se mêlent pas – fait tout le sel de ce troisième tome au rythme pétaradant.
On y arpente en effet incessamment le fameux Bourg, ce quartier de classe modeste, voire pauvre dans lequel Stéphanie a grandi et qu’elle connaît comme sa poche. Ses habitants sont inénarrables, toujours le nez à la fenêtre à guetter les faits et gestes des autres. Insupportables, mais aussi étrangement solidaires, quand il le faut. Ce drôle de personnage à part entière est la grosse réussite de Janet Evanovich, qui nous dépeint chaque fois un portrait plus vrai que nature de ces citoyens fantasques. Le tout sied parfaitement à une enquête prenante, qui aborde en plus un sujet passionnant assez propre à la société et aux mœurs américaines.
J’espère prendre le temps de découvrir le quatrième tome dans l’année afin de retrouver cet univers 90’s où l’on mettait des cassettes dans son répondeur !
En conclusion… Excellent divertissement. Comme toujours, l’enquête est bien ficelée et l’humour présent juste ce qu’il faut.
↪ Les escapades culturelles de Frankie a – tout comme moi – passé un délectable moment.
Les Mots de Mahault 
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