

Genre : Dystopie/SF/YA 🇺🇸
480 pages
« « J’aurais pu vivre en paix. Mes ennemis m’ont jeté dans la guerre. »
Darrow n’est pas un héros. Tout ce qu’il souhaite, c’est vivre heureux avec l’amour de sa vie. Mais les Ors, les dirigeants de la Société, en ont décidé autrement. Ils lui ont tout enlevé : sa raison de vivre, ses certitudes, jusqu’à son reflet dans le miroir.
Darrow n’a plus d’autre choix que de devenir comme ceux qui l’écrasent. Pour mieux les détruire. Il va être accepté au légendaire Institut, y être formé avec l’élite des Ors, dans un terrain d’entraînement grandeur nature.
Sauf que même ce paradis est un champ de bataille. Un champ de bataille où règnent deux règles : tuer ou être tué, dominer ou être dominé. »

À sa sortie en VF il y a six ou sept ans, Red rising parvenait à créer l’engouement en proposant une dystopie fortement mâtinée de SF ayant pour héros un jeune homme, et non une demoiselle. Sur le moment, il me semble avoir eu très envie de le bouquiner, mais le rendez-vous a pour ainsi dire été manqué. Néanmoins, comme il n’est jamais trop tard, c’est bien le premier tome de cette saga qui a occupé mes (brèves) plages de lecture de la semaine qui s’achève aujourd’hui.
Revenons tout d’abord sur le contexte de cette histoire ; en effet, elle contraste avec certaines dystopies YA et choisit de pousser le curseur science-fictif plus en allant. Darrow, notre héros, vit sur une planète Mars en pleine terraformation. Dans une société humaine où les castes sont symbolisées par une couleur, il fait partie des Rouges – soit le bas de l’échelle. Il a grandi sous terre, au milieu des mines exploitées afin d’installer de futurs colons, et a tout juste dix-sept ans, il doit lui aussi s’atteler à la tâche. Son quotidien est plutôt morne, bien qu’il soit fou amoureux de son épouse depuis peu, Éo. Il a bien conscience que le système politique en place les écrase tous, mais n’a pas vraiment le cœur à la révolte – Éo est, elle, bien plus éveillée à ce sujet. Elle l’enjoint souvent à réfléchir davantage, ce qui ne l’enchante guère. Néanmoins, suite à des évènements tragiques, Darrow va se rapprocher d’un légendaire groupe d’opposants : les Fils d’Arès et se rendre compte que sa très chère femme avait vu juste…

« (…) Je suis un mouton déguisé en loup qui tente de se fondre dans la meute (…). »

… Et je n’en dirai pas plus, car ce roman a une construction considérablement introductive dans sa première moitié. Le résumé éditeur en annonce bien exagérément ! D’autant que Pierce Brown nous propose ici une aventure dense, que n’importe quel autre roman/auteur du genre aurait présenté en minimum deux ou trois tomes. C’est à la fois une qualité – il y a tant de rebondissements qu’on ne sait plus où donner de la tête – et un défaut – on ne peut s’empêcher à certains moments de trouver cela quelque peu fourre-tout. On a presque la sensation que l’auteur avait bien trop d’idée et qu’il n’a pas pu s’empêcher de toutes les mettre en œuvre.
Il y a tout d’abord ces histoires de castes de couleur. L’idée est bonne, bien qu’elle invite à davantage de développement. Ensuite, la révolte politique au sein d’un groupe de rebelles dont on ignore, à l’issue de notre lecture, tout. Et enfin, un passage dans une arène Hunger Games-like. N’oublions pas aussi les références constantes à la mythologie Gréco-romaine… En bref, cela fait beaucoup et souvent, la confusion et même l’invraisemblance règnent quelque peu anarchiquement. Paradoxalement, on sent pourtant que l’auteur sait où il va et maîtrise totalement son sujet !
Il me faut avouer m’être laissé embarquer avec facilité dans cette histoire certes YA, mais au ton nécessairement dur, n’ayant pas peur de choquer et de malmener le lecteur. Tout d’abord, Darrow est un bel anti-héros, qui tel un Katniss au masculin, ne semble pas toujours savoir ce qu’il fait là. Bien qu’il soit peu attachant, Pierce Brown est parvenu à m’accrocher à ce jeune homme continuellement naïf, à qui la vie a joué un sacré tour. L’auteur sait également mettre en valeur des personnages secondaires excessivement substantiels (pour celles et ceux qui l’ont lu, je pense à Sevro, Mustang ou encore Cassius).
Il faut par ailleurs reconnaître sa très capable plume ; Red rising est en effet une histoire particulièrement bien écrite (et traduite) qui tape dans le haut du panier du genre YA. Tout n’est donc pas parfait dans ce premier tome, mais le souffle épique qui règne à certains moments emporte tout.


En conclusion… Un premier tome à l’univers à la fois déjà-vu et original (vous comprenez à cette phrase que je ne sais pas sur quel pied danser avec ce titre), à découvrir si vous êtes curieux !
↪ Avis mitigé chez Les blablas de Tachan qui n’a pas apprécié l’écriture de l’auteur, louant cependant la présence constante des références mythologiques ; Les lectures d’Alice a frôlé le coup de cœur ;
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