

Genre : Fantastique/YA 🇺🇸
384 pages
« C’est une histoire de vengeance… Il y a près de deux siècles, Marguerite, Aurora et Hazel Swan, trois jeunes femmes belles, libres et indépendantes, furent accusées de sorcellerie par les habitants de la ville de Sparrow. Des pierres accrochées aux chevilles, les trois sœurs furent noyées. Exécutées. Depuis ce jour, chaque année au mois de juin, les sœurs Swan sortent des eaux de la baie pour choisir trois jeunes filles, trois hôtes. Dans le corps de ces adolescentes, Marguerite, Aurora et Hazel reviennent se venger. Et cette année encore, Penny le sait, alors que les touristes afflueront, on retrouvera des cadavres de jeunes hommes sur la plage… Car cette malédiction, rien ne semble pouvoir l’arrêter. »

De nos jours, dans l’Oregon. Tandis que Penny accomplit son dernier jour de lycée avant les congés scolaires, elle ne peut s’empêcher d’avoir la boule au ventre. En effet, chaque année au sein de la petite communauté portuaire dans laquelle elle vit, il se sait que les fantômes de trois femmes mortes injustement noyées deux cents ans auparavant – les fameuses sœurs Swan du titre – vont prendre possession de trois jeunes adolescents, et ce, jusqu’au Solstice d’été. Trois semaines durant lesquelles va être fêté ce macabre jubilé – la commémoration de ces femmes semble être un aimant à touristes – mais une période où la mort va roder en quête de représailles puisque de nombreux hommes trouvent chaque année la mort, noyés.
Penny vit seule avec sa mère depuis quelques années et la disparition énigmatique de son père en mer. La veuve, qui ne s’en est jamais réellement relevée, ne quitte plus guère la petite île – une ancienne propriété de gardien de phare – où elles vivent toutes les deux. Croulant sous l’entretien des lieux, la jeune fille décide d’engager de l’aide en ville. Ce sera le mystérieux Bo, jeune homme étranger à la communauté, qui affirme tout ignorer de la légende des sœurs Swan.

« Nous ne sommes que des bateaux sur la plage : inutile de nouer des amitiés qui ne dureront pas. »

The Wicked Deep pose d’entrée son atmosphère : brumeuse, pluvieuse & mystérieuse. Il n’y a que peu de doutes dans les pensées de Penny – notre narratrice ici- concernant la fable des sœurs. Celle-ci vit au sein de la petite ville qui en est le théâtre depuis bien trop longtemps pour croire à un hasard répété et ne fait que redouter cette période marquée par la perte. Shea Ernshaw n’a pas son pareil pour nous asphyxier dans cette atmosphère lugubre, et il me faut avouer que la météo tourmentée des derniers jours n’a fait que renforcer cette totale immersion, idéale en ces prémices automnales. Un fantastique particulièrement prégnant dès le départ donc, ce qui n’a pas été pour me déplaire…
Cependant, il me faut tout de même vous avouer, malgré cet envoutant décor, que l’autrice ne met en place ni ses personnages, ni son intrigue avec autant d’efficacité. En premier lieu, les protagonistes se révèlent bien trop peu développés – n’ayant pour distinctions que les différents drames qui ont émaillés leurs vies respectives. Il m’a cruellement manqué des traits de caractères ainsi que des nuances dans l’écriture. En second lieu, il m’a bien vite été regrettable de constater que l’intrigue se dévoile terriblement téléphonée ; en effet, le rebondissement majeur est plus qu’attendu et la manière dont il est amené manque cruellement de subtilité et d’installation logique. Ainsi, la seconde moitié du livre se révèle-t-elle moins fluide face à cette déception, voire carrément un peu longuette.
C’est ainsi que malgré un début prometteur et une fin douce-amère réussie, je ressors de cette découverte déçue de me retrouver face à une histoire qui avait tout, mais ne semble jamais se sortir des invraisemblances et des raccourcis faciles.


En conclusion… Une atmosphère réussie pour un roman malheureusement globalement décevant.
↪ Un avis négatif chez Minimouth lit, qui s’est plutôt ennuyée.
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