Une saison au bord de l’eau, Jenny Colgan

Genre : Contemporain 🏴󠁧󠁢󠁳󠁣󠁴󠁿

472 pages

Note : 3 sur 4.

« Sur l’île sauvage de Mure, au nord de l’Écosse, Flora dispose d’un été pour chasser les fantômes du passé et donner un nouveau sens à sa vie. Assistante juridique dans un cabinet d’avocats à Londres, Flora McKenzie était loin d’imaginer qu’il lui faudrait, pour son travail, retourner à Mure, l’île sur laquelle elle a grandi. Une île qu’elle a quittée avec perte et fracas après le décès brutal de sa mère, quelques années plus tôt. Quand elle arrive à Mure pour s’installer dans la ferme familiale, la jeune femme sent très vite qu’elle n’est pas la bienvenue. Les non-dits et les rancœurs du passé empoisonnent ses relations avec son père, ses frères, mais aussi avec la plupart des habitants du village. Jusqu’au jour où Flora tombe par hasard sur le vieux cahier de recettes de sa mère. En se plongeant dans ce carnet, elle se découvre une nouvelle passion pour la cuisine qui pourrait bien l’aider à se réconcilier avec sa famille et son île natale. Emportée par son élan gourmand, Flora décide de rénover une boutique sur le port dans l’espoir d’y ouvrir un restaurant éphémère… »

Après quelques lectures ardues (l’anxiogène Alliances ; le complexe second tome de Calame), une pause détente se faisait plus qu’impérative, particulièrement en cette période de rentrée. Quoi de plus parfait qu’un roman à l’ambiance « téléfilm de l’après-midi » pour cela ?

Flora McKenzie n’est pas loin de la trentaine, et vit à Londres depuis de nombreuses années. Comme de nombreuses personnes habitant ce genre de métropole, elle apprécie à la fois faire partie d’un ensemble foncièrement anonymisant tout en se sentant paradoxalement terriblement seule. Son emploi d’assistante juridique lui prend beaucoup de temps, mais elle serait incapable de dire qu’il lui plaît d’une grande affirmation assurée. Ce qu’elle peut en revanche confirmer, ce sont les forts sentiments qu’elle ressent pour un patron tyrannique qui semble ignorer qui elle est au juste.

Lorsqu’un solide client du cabinet d’avocats pour lequel elle exerce a besoin de quelqu’un pour se rendre sur l’île (fictive) de Mure – dans l’extrême nord de l’Écosse – afin de gérer une embarrassante affaire, la voici toute désignée : en effet, elle a beau s’en défendre, son teint pâle, ses cheveux d’un blond presque blanc, son patronyme ainsi que la ferme familiale postée en pointe de l’île la trahissent. Elle vient de Mure, et elle va devoir retourner parmi les siens, qu’elle n’a pas revu depuis de nombreuses années.

« Lorna marqua une pause :

– T’es heureuse là-bas ?

– (…) J’avais l’impression de pas être à ma place ici. Et puis je suis et partie et je suis pas à ma place là-bas non plus. Alors je ne sais pas. »

Une saison au bord de l’eau s’est avéré correspondre parfaitement à l’idée que je m’en faisais. À savoir l’histoire conventionnelle d’une jeune femme en quête de signifiance qui se rend compte qu’elle a peut-être tiré un trait bien trop rapide sur ses origines en se lançant à la poursuite de rêves qui ne font désormais plus sens. Cette idée m’a tout bonnement charmée dans son traitement, grâce à l’écriture simple de Jenny Colgan. N’hésitant pas à mâtiner son récit de quelques références contemporaines, celle-ci fait mouche en nous interrogeant sur notre propre quotidien et notre besoin de fuite, n’hésitant pas à tendre parfois vers des sujets plus graves comme le deuil ou encore la protection de l’enfance.

Le cadre de l’île de Mure s’avère solennel pour la remise en question de Flora, notre personnage principale. Jeune femme manquant occasionnellement de confiance en elle, se sentant souvent mise sur la touche, elle va peu à peu retrouver ses moyens dans ce cadre aussi oppressant qu’attachant. En effet, étant une enfant du pays, elle sait à quel point les différents commérages sont tout aussi présents que la solidarité sans bornes des habitants. Une ambiance de petite communauté que Jenny Colgan nous retranscrit parfaitement, le tout aidé par des descriptions de l’Écosse absolument charmantes ainsi que par l’évocation de quelques mets nous mettant l’eau à la bouche. De ce point de vue, l’évasion est au rendez-vous et nous nous glissons sans peine dans la peau d’une Flora qui redécouvre tout ce qu’elle pensait connaître par cœur avec des yeux neufs.

Finalement, le point qui m’a le moins convaincu est celui de la romance. Non pas que cette dernière m’ait déplu ; simplement, la construction n’était peut-être pas la plus judicieuse tant on a l’impression fâcheuse de passer de rien à tout, à rien, à tout, à nouveau. Cependant, il me faut avouer malgré ces défauts importants m’être laissé prendre au jeu, d’autant que l’audace de l’autrice de faire du personnage masculin un homme assez vain – ce dont il a pleinement conscience – était appréciable.

Une saison au bord de l’eau s’est donc avérée, à défaut d’être un excellent titre, être le roman qu’il me fallait pour me détendre, et cela a du bon !

En conclusion… Si vous aimez les téléfilms, vous serez enchanté !

↪ L’avis de Sophilosophe, comblée d’avoir passé un bon moment avec ce titre auquel elle ne demandait guère plus.


Publicité


6 réponses à « Une saison au bord de l’eau, Jenny Colgan »

  1. De Jenny Colgan, je n’ai lu que la Petite boulangerie, que j’avais bien aimé. Je me note celui-ci, à caler entre deux lectures plus angoissantes, pour me réconforter. 😊

    Aimé par 1 personne

    1. Je lirai peut-être La petite boulangerie à l’occasion !

      J’aime

  2. J’ai tenté sa série et sa boulangerie mais j’avoue que je l’ai pas été convaincu par le style de l’auteure que j’ai tout simplement adoré.
    J’apprécie les lectures légères mais là c’était beaucoup trop apprêté pour me correspondre totalement.

    Bon dimanche à toi.

    Aimé par 1 personne

    1. Je comprends, d’autant qu’au vue des résumés elle semble utiliser chaque fois la même formule ! Disons que le concernant c’est une lecture qui est bien tombée 😌

      Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :