

Genre : Fantasy 🇺🇸
736 pages
Avis précédents :
• #1 : Un palais d’épines et de roses
• #2 : Un palais de colère et de brume
• #3 : Un palais de cendres et de ruines
• #3.5 : Un palais de glace et de lumière
« Une année s’est écoulée depuis la fin des affrontements qui ont ébranlé Prythian. Mais bouleversée par les horreurs de la guerre et incapable de s’habituer à sa vie de Fae, Nesta ne se sent à sa place nulle part. Elle s’enfonce dans une spirale destructrice et refuse l’aide qu’on lui propose. Surtout celle de Cassian, avec qui elle est obligée de s’entraîner au combat, et pour qui elle nourrit des sentiments… ambigus. Pourtant, quand la menace d’un nouveau conflit obscurcit l’horizon, Nesta doit accepter d’affronter ses propres démons. Car elle n’est pas une Fae comme les autres. Transformée par le Chaudron lui-même, elle possède des pouvoirs indispensables à la survie de la Cour de la Nuit… »

Cela fait déjà près de trois ans que la lectrice que je suis se décidait enfin, à force de lire des avis énamourés, à se lancer dans la lecture de la saga Un palais d’épines et de roses. Un monde auquel mon cerveau a certes de nombreux reproches à adresser, mais auquel mon cœur s’est fichtrement attaché. Et dans ce tome quatre, au revoir le couple Rhysand/Feyre (bien qu’ils soient forcément et pour mon plus grand plaisir très présents en arrière-plan), place ici à Nesta, la sœur mal-aimée de notre ancienne héroïne.
Nesta n’a jamais été – et cela de loin – la plus sympathique de tout ce petit monde. Hautaine, revancharde, égoïste … Nous pouvions lui accoler de nombreux adjectifs péjoratifs. L’idée de la suivre faisait donc peur à bons nombres de lectrices et lecteurs. Dès l’amorce de ce quatrième volet, nous sommes en terrain éprouvé : il s’est achevé plus de dix-huit mois depuis la bataille contre le roi d’Hybern et pourtant, Nesta n’a pas changé d’un iota. Distante avec sa famille, détentrice d’immenses pouvoirs qu’elle ne veut pas éprouver, en froid avec Amren – qui fut sa seule amitié sincère – elle boit et s’adonne à des nuits sans lendemain dans une quête perpétuelle d’oubli, le tout aux frais de la Couronne – qui en a plus qu’assez. L’ultimatum que lui propose notre cher couple régnant est en conséquence limpide : soit Nesta accepte de déménager au Pavillon des vents, de s’entraîner au combat et d’aider à l’immense bibliothèque de la Cour de Nuit, soit elle prend un aller sans retour vers les Terres humaines. Elle va donc prendre ses quartiers au Pavillon, auprès d’un Cassian chargé de la chaperonner et qui ne sait comment l’aborder sans la hérisser – et d’abord malgré elle, reprendre peu à peu le contrôle de sa vie et de son propre corps.

« Amren posa la main sur le cœur de Nesta.
– C’est la clé de tout, n’est-ce pas ? Savoir que les ténèbres seront toujours présentes, mais que notre attitude envers elles… C’est tout ce qui compte. Notre détermination à ne pas nous laisser consumer par ces ténèbres, à ne pas oublier tout ce qui est bienfaisant et tout ce qui nous remplit d’émerveillement. »

Ce tome quatre est globalement une belle réussite, dont la qualité monte crescendo tout au long de la lecture. Dès le départ, il m’a été plus qu’agréable de constater que la plume de Sarah J. Maas avait gagné une maturité et une étoffe bienvenue, et je dois avouer à l’heure où j’écris ces lignes être encore bluffée par la qualité d’écriture et de construction du personnage de Nesta, qui est un succès à tous les niveaux. Plongée dans la psyché de cette jeune femme qui finalement n’a jamais pu être elle-même et n’a surtout jamais pu déceler qui elle était vraiment fut ensorcelant. Nous sommes mis face à SA vérité, sa version des faits et son expérience des évènements que nous n’appréciions jusque-là que par la voix de Feyre. Pour cela, l’autrice nous invite à la suivre dans de nombreuses scènes d’introspection, mais également dans d’autres scènes particulièrement surprenantes impliquant – sans en dire trop – une sororité qui sera la clé de l’épanouissement de notre héroïne. Ainsi va-t-elle par exemple découvrir sur sa route les parcours difficiles des prêtresses de la Bibliothèque de la Cour de Nuit ou encore la réalité des femmes Illyriennes. Cette petite pointe de féminisme m’a énormément plu, parce qu’elle est réussie, utile et (en plus !) extrêmement bien amenée et construite, avec une véritable apothéose dans le dernier quart du roman.
[Cela m’a d’ailleurs fait penser à deux lectures faites ces dernières années sur des thématiques connexes, dont voici les liens si cela vous intéresse : Touchées de Quentin Zuttion ; Le goût du baiser de Camille Emmanuelle].
Je dois avouer être en revanche moins imprégnée par la romance qui nous est offerte ici ; en effet, bien qu’elle soit attrayante et judicieuse, une partie de moi aurait aimé que Nesta prenne le temps d’être elle avant d’être avec un autre. Cependant, le fait est que la romance/les rapports charnels sont un des piliers de cette saga ; je ne peux donc décemment pas en vouloir à une autrice qui fait bien les choses : les (pas si nombreuses d’ailleurs, je m’attendais à davantage) scènes sensuelles – bien que parfois longuettes et particulièrement crues – sont tout à fait en phases avec les différentes émotions des personnages et contribuent à leur manière à faire avancer l’histoire qui nous est contée.
Finalement, ces quelque 700 pages d’Un palais de flammes d’argent ont été une réelle félicitée de lecture. Sarah J. Maas nous projette au sein d’une aventure inattendue tant dans son allure que dans son plaidoyer, tout en assurant foncièrement la continuité entre la première trilogie et cette nouvelle bluette… et en essaimant quelques indices éventuels sur la suite. Si vous avez aimé ACOTAR jusqu’ici… foncez !


En conclusion… Une réussite qui, à mon grand soulagement, n’est pas le tome de trop !
↪ Un coup de cœur chez Alice Neverland.
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