

Genre : Historique 🇧🇪🇫🇷
114 pages
♥️ Coup de cœur 💙
Chroniques des tomes précédents : pas de chronique pour le #1 ; #2
« Plongé dans la tourmente de la seconde guerre mondiale, Spirou cherche à survivre en restant fidèle à ses valeurs pendant que Fantasio voit sa conscience s’éveiller… »

Depuis le temps que je l’attendais ! Il a mis un temps fou à être disponible à la bibliothèque, me causant ainsi une énorme frustration. Pour rappel, à la fin du tome précédent, Spirou décidait sur un coup de tête et pour sauver ses deux jeunes amis Suzanne et Louis, Juifs, de monter dans le convoi de déportés dans lequel ils se trouvent tous les deux. Au prix de nombreux risques, ils parviennent finalement à sauter du train en marche et à trouver un refuge sécurisé. Cependant, la guerre fait rage et même si l’arrivée proche des Alliés fait renaître l’espoir, les victimes pleuvent en Belgique et ailleurs.



À nouveau, c’est un coup de cœur. Je l’ai déjà dit de multiples fois, mais cette revisite de Spirou par Émile Bravo dans le contexte de la seconde guerre mondiale en Belgique, est absolument incroyable de justesse.
Les tomes précédents étaient déjà – forcément, vu le contexte – dramatiques, mais celui-ci va encore plus loin, ne nous épargnant plus les horreurs de la guerre. Dans ce sens, le scénario se densifie énormément et la lecture de l’album, sans être indigeste, demande une véritable concentration pour bien avoir tous les éléments en tête. Notons que le format s’éloigne des quarante/cinquante et quelques pages réglementaires de la BD franco-belge, avec pas moins de cent douze pages au compteur, permettant ainsi un développement nécessaire et bienvenu.
Encore une fois, Émile Bravo fait preuve de beaucoup de nuances, de celles qu’on ne voit pas partout : du débat « interne » entre deux Juifs issus de différentes cultures à ce Belge moyen qui regarde la guerre passée sans avoir le courage d’être Résistant tout en s’opposant à ce qui se déroule sous ses yeux, les bombardements des Alliés qui n’épargnent pas les civils ou encore la vision radicalement différente de deux prêtres catholiques vis-à-vis de la situation… Quelle prouesse d’écriture, parce que la « naïveté » (dans un sens non péjoratif) de Spirou permet d’embrasser les multiples points de vue d’une époque qui était tout sauf évidente.

En conclusion… Superbe.
↪ L’avis de C’est en quelle salle ?, qui a apprécié ce troisième titre, mais souligne avec justesse la densité de l’œuvre.
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