

Genre : Fantasy 🏴
552 pages
« Né dans le royaume troublé d’Albermaine, Alwyn Scribe a été élevé par une bande de hors-la-loi. Vif d’esprit et habile au couteau, il aime la liberté des bois et la compagnie de ses camarades voleurs. Jusqu’à ce qu’une trahison l’entraîne sur le chemin du sang et de la vengeance, un chemin qui fera de lui un soldat dans l’armée du roi. Placé sous les ordres de Dame Evadine, une noble tourmentée par des visions peuplées de démons, Alwyn doit survivre à la guerre et aux intrigues mortelles de la noblesse pour obtenir vengeance. Mais tandis que les forces des ténèbres – humaines et surnaturelles – se liguent pour neutraliser Evadine, Alwyn va devoir faire un choix : deviendra-t-il un guerrier ou restera-t-il un paria à jamais ? »

Anthony Ryan ne m’était pas inconnu de nom, et il est même plausible que j’aie sur ma liseuse une de ces sagas achetée au gré d’une promotion ou quelque chose de ce genre. Pourtant, je n’avais jusque-là jamais pris le temps de me pencher sur son cas, ayant tendance à penser qu’il écrirait une fantasy excessivement axée sur l’action et trop peu sur le développement de son univers. Autant vous dire que les premières pages du premier tome de cette nouvelle trilogie – L’alliance de fer – m’ont décontenancées.
Le paria du titre est le jeune Alwyn, qui sera aussi notre narrateur à la première personne. Nous le devinons évidemment plus âgé lorsqu’il nous raconte son histoire, mais sa narration commence alors qu’il n’est qu’un jeune adolescent membre d’un groupe de bandits qui règne sur les forêts d’Albermaine. Sans véritable attache si ce n’est ce gang de personnalités en tout genre, il va de son naïf regard d’adolescent observé les tractations de pouvoirs entre les différents membres, jusqu’à ce qu’une trahison vienne tout remettre en cause lors d’une nuit sanglante. S’ensuit alors un parcours semé d’embûches pour enfin parvenir à trouver sa place en ce monde.

« Je laissai échapper un grognement méfiant et me remis en chemin. Valet était ennuyeux à mourir quand il prêchait à propos des Martyrs, mais c’était encore pire quand il parlait du Fléau.
– Il approche, ingrat, me lança-t-il. (Sa passion pour le sujet lui faisait oublier la prudence habituelle des bandits dans les bois.) Attiré par les péchés et les vices de ce monde d’hypocrites ! Il ne t’épargnera pas ! Tout ne sera plus que feu ! Tout ne sera plus que douleur ! Tout redeviendra comme avant quand la grâce des Séraphiles nous sera refusée de nouveau…
À ce point du récit, cher lecteur, tu crois peut-être que je vais te raconter ma rencontre tardive avec la foi. L’heure de l’épiphanie était-elle enfin arrivée ? Les prêches de ce fanatique à la cervelle embrumée allaient-ils ouvrir mes yeux à la vérité de l’Alliance et guider mes pas vers la rédemption ? »

Je le disais précédemment : je m’attendais dès le départ à un déluge d’action, et cela a été loin d’être le cas. Ici, Anthony Ryan prend le temps – voire trop de temps ? – pour installer son histoire. Le premier tiers s’attarde sur la vie d’un Alwyn adolescent, un peu libidineux et persuadé d’être le plus malin d’entre tous. Si cela nous permet d’apprendre à bien appréhender ce personnage moins mauvais qu’il aime à se croire tout en nous faisant rencontrer des personnages qui vont compter pour la suite, je dois vous avouer m’être demandé si cette lecture en valait la peine…
Jusqu’à ce que (enfin !) tout s’accélère. Et alors là… Je n’avais pas lu un roman – fantasy ou non – aussi épique depuis bien longtemps. Alors, soyons clairs, ce premier tome n’est pas exempt de défauts. Il y a des facilités scénaristiques parfois franchement hallucinantes entre ces pages, mais Anthony Ryan sait indéniablement manier sa plume. Ainsi, d’un roman de fantasy initiatique somme toute classique suivant un jeune bandit en devenir, nous passons à un enchaînement de combat mêlant affrontements politiques, complots inextricables et omniprésence d’une religion qui semble mener le peuple par le bout du nez. Le tout est narré par le roublard Alwyn, un protagoniste ni bon ni mauvais qui va s’entourer de personnages secondaires tous très bien construits – et notamment un, la fameuse Evadine du résumé, qui lui volerait presque la vedette. À travers elle, le livre prend un tournant fortement mystique qui apporte une pointe d’originalité à un univers relativement classique (européen/médiéval).
J’attends en tout cas la suite de ce roman avec une certaine impatience, puisque au vu de la fin, tout reste à refaire.


En conclusion… Bon moment de divertissement !
↪ L’avis de La ménagerie du livre, qui compare à raison ce livre à un bon vin, ainsi que celui d’Alice Neverland, qui soulève à raison la lenteur de l’histoire.
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