Le lion barbare (#1 L’ogre lion), Bruno Bessadi

Genre : Fantasy 🇫🇷

56 pages

⭐⭐⭐

Note : 3 sur 4.

« Une généreuse aventure tendre et farouche où s’entrechoquent démon maléfique et injustices sociales. Dans les contrées du Nord, nul n’a jamais vu de lynx aussi grand. Normal ? Kgosi est un lion. Mais que fait-il si loin de ses terres?? Pourquoi partage-t-il son corps avec un sanguinaire démon pourfendeur de carnivores?? Accompagné de Wilt, imprévu compagnon de route, Kgosi va découvrir au fil du périple vers le royaume au-delà des mers la vérité qui lui permettra de se retrouver et de délivrer son peuple… « 

Le lion barbare est le premier tome d’une série de BD s’inscrivant dans le genre de la fantasy animalière, paru il y a quelques mois aux éditions Drakoo. C’est sur mon lieu de travail (- bibliothèque) que je suis par hasard (cela m’arrive souvent en ce moment !) tombée sur cette parution qui avait échappé à mes radars, à mon grand étonnement. En effet, la fantasy animalière – et quel que soit le médium – est un genre que j’affectionne tout particulièrement, aussi ai-je été ravie de cette découverte fortuite qui a en plus eu le bon goût de me faire passer un excellent moment. 

Dans un univers pour l’instant conventionnel, nous observons la mise en place d’une histoire introduisant ce qui semble être un cas de possession. En effet, Kgosi, lion d’un certain âge qui a perdu la mémoire, se change lorsqu’il est blessé mortellement en une sorte de dieu/démon qui ne jure que par l’idée de tuer celles et ceux qui ne sont pas herbivores… un comble pour le roi des carnivores ! Kgosi va ainsi fortuitement se retrouver mêler à une bagarre impliquant une secte religieuse qui l’avait capturé et une meute de loups sanguinaires. Il devra finalement prendre la fuite auprès d’un jeune adepte (absolument trop craquant), Wilt. Il faut savoir que les jeunes adeptes sont confisqués de force à leur famille ; aussi, Wilt et Kgosi conviennent de rejoindre les terres natales de Wilt afin d’y trouver de l’aide. Au fur et à mesure du chemin, ils vont rencontrer des compagnons, mais aussi percer le mystère de passé de Kgosi.

J’ai amplement apprécié ce premier tome qui en une cinquantaine de pages pose efficacement un univers derrière lequel on sent labeur, profondeur et réflexion de la part de Bruno Bessadi, seul maître aux manettes. En effet, l’œuvre abonde de détails qui parviennent sans effort à nous précipiter dans le récit et nous faire prendre la route auprès de Kgosi et Wilt. Ce sont des tropes trèèèès classiques de la fantasy (personnage exilé probablement en voie de rédemption, voleuse seule rempart contre le pouvoir, etc.) ; néanmoins, ils fonctionnent pour l’instant admirablement bien. L’auteur a en plus le bon goût de ne pas oublier une touche d’humour bienvenue et une violence graphique qui nous rappelle que le danger peut être partout. Suspens et rythme sont de ce fait parfaitement au rendez-vous. 

Au niveau du dessin, là encore, je n’ai absolument rien à redire. Tout est très joli, que ce soit les couleurs ou le trait ; les différents lieux visités sont convaincants, un grand soin est apporté aux tenues et à l’aspect animal de chaque être, ce qui est appréciable. Je dois avouer avoir totalement craqué pour l’adorable casse-pieds qu’est Wilt, lequel m’a fait m’esclaffer plus d’une fois avec ses réflexions candides et ses moues enfantines. À mon sens, il est vraiment l’élément qui permet de fédérer l’histoire et l’attention qu’on peut lui porter.

La suite n’est regrettablement pas encore prévue, mais je serai en tout cas au rendez-vous !

En conclusion… Premier tome efficace qui pose les bases d’une aventure s’annonçant prenante bien que classique.

↪ Avis brillamment rédigé chez L’étagère imaginaire qui a apprécié, mais s’interroge sur le classicisme de l’ensemble.

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