

Genre : Enquête journalistique 🇫🇷
160 pages
« Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Inès Léraud et Pierre van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques. »

C’est dans le contexte d’un évènement professionnel autour de la thématique de l’écologie qu’enfin cette BD a eu l’occasion de passer entre mes mains, elle que j’aspirais à découvrir depuis un long moment. Depuis quelque temps en effet, et après avoir vécu dans la plus complète ignorance de l’existence de ce type de documents, j’apprécie beaucoup les bandes dessinées au contenu politique fort et marqué. L’année dernière, c’est La septième arme : une autre histoire de la République qui m’avait fortement fait douter d’à peu près tout, parce que ce genre d’ouvrage mine tout de même bien le moral. Rebelote aujourd’hui avec Algues vertes – l’histoire interdite, qui porte bien son nom quand on sait qu’Inès Léraud, l’autrice et journaliste qui a mené cette enquête, a subie plus d’une pression…
L’histoire est simple : revenir sur ce phénomène des algues vertes que vous n’avez tristement pas pu rater, que vous soyez Bretons ou vacanciers momentanés. Ce à quoi il est dû, ses conséquences, et surtout, surtout, les multiples manœuvres politiques qu’il a engendrés au cours de ces trente dernières années. Une lecture parfaite d’entre-deux-tours (non en fait 🥲) !



Comme bien souvent dans ce genre d’affaires, il y a eu un lanceur d’alerte. Un médecin qui, dans les années 2000, a eu le courage de ne pas se taire malgré l’ignorance et la minimisation des autorités. En prenant ce point de départ, la BD va peu à peu remonter le fil de cette histoire : historiquement tout d’abord, mais aussi politiquement, et pour le coup cette partie n’est vraiment pas triste et laisse un goût saumâtre en bouche. Au nom de la nécessité de préserver le tourisme (💰), ce qui a été fait et surtout ce qui n’a pas été fait est absolument scandaleux.
Je savais personnellement qu’il y avait eu des décès d’animaux, mais d’Hommes, non. En effet, les algues vertes lorsqu’elles sont manipulées libèrent un gaz hautement toxique dont l’inhalation peut avoir des effets dévastateurs sur la santé. Les premiers ouvriers chargés de les ramasser en ont fait les frais, eux qui n’avaient aucune protection. C’est donc tout autant une controverse de santé publique qu’un problème écologique majeur, mais l’un va de nos jours rarement sans l’autre.
Le tout est extrêmement sourcé, prudent lorsqu’il y a des zones d’ombres, avec en fin d’exemplaire un dossier synthétique reprenant chiffres clés, articles de presse et données scientifiques.

En conclusion… Une mine d’or pour s’informer !
↪ Une chronique élogieuse chez Thomas Day et une rencontre avec l’autrice chez chEEk.
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