

Genre : Bit-Lit/YA 🇫🇷
395 pages
✅ Hyper fluide ; Style sympa ; Le personnage de Nathan.
🔴 Des protagonistes vampires insuffisamment approfondis ; Certaines réactions d’Emma ; Des clichés.
« Emma, 21 ans est atteinte du syndrome de Beckyngton, une maladie neurodégénérative. Elle est pourtant bien décidée à profiter des dernières années de sa vie, alors elle se rend à New York où elle trouve un poste auprès du directeur d’un groupe prestigieux : Anderson Corp. Cette rencontre bouleverse sa vie, mais Emma ne sait pas si elle peut faire totalement confiance à cet homme. »

Le rythme des chroniques le prouve : je ne lis quasiment pas en ce moment (et je sais que je ne suis pas la seule). Alors quand j’ai vu arriver parmi les nouveautés à la bibliothèque ce premier tome du Pacte d’Emma, j’aime mieux vous dire que je me suis ruée dessus. Une raison à ça : le haut pouvoir d’additivité des romans de Nine Gorman. Sa plume facile, ses références musicales qui me parlent totalement et sa capacité à écrire de la fan-fiction qui n’en est pas en mêlant des univers que j’aime bien … Ça n’a pas raté, puisqu’il m’a fallu à peine quelques heures pour engloutir la chose. Et si le bilan n’est pas 100% positif, ça fait tout de même du bien de terminer un livre sans le laisser traîner trois semaines !
Emma a 21 ans et vient d’emménager à New York avec son frère aîné Jonathan. Nouveau départ, nouvelle vie. Il avait envie de la ville, elle souhaitait plus que tout fuir une maladie qui pourtant la suit partout : le syndrome de Beckyngton (pendant fictif de Huntington), qui entraîne une dégénérescence des neurones du cerveau. Muscles, motricité, mémoire, hallucinations … Emma sent sa santé se détériorer chaque jour un peu plus, et ce, depuis son adolescence. Elle a d’ailleurs choisi de totalement s’isoler socialement dès les prémices de son mal, mais est tout de même parvenue à créer un lien durable online avec Rebecca, une jeune libraire New-Yorkaise qu’elle côtoie donc désormais pour de vrai. Une première amie, qui va la pousser à postuler chez Anderson Corp, grosse entreprise, pour devenir l’assistante du patron, Andrew Anderson. Et l’entretien va prendre une tournure surprenante lorsqu’elle va se rendre compte qu’elle a déjà vu cet homme … en train de sucer le sang d’une femme dans une ruelle le week-end précédent. Un souvenir qu’elle avait totalement oublié et dont la résurgence va profondément la troubler : s’agit-il d’une hallucination dû à sa maladie ou bien vient-elle de mettre le pied dans l’antre de la bête ? 🐗

« Je ne crois pas à la rédemption. Tout arrive pour une raison qui nous échappe, mais j’aime à penser qu’il existe un sens aux ténèbres qui nous consument, comme une étape avant de toucher la lumière. »

Le synopsis vous donne envie de partir en courant ? Bien, je ne vous retiens pas parce qu’il y a de grandes chances que ce livre ne vous plaise pas : vous l’avez en effet compris, il s’agit d’un savant mélange entre bit-lit/new-romance/YA. Mais réduire ce roman à cela serait une erreur, car comme dans Ashes falling for the sky, Nine Gorman a pleinement conscience de ce qu’elle écrit et de ses encombrantes influences qui l’accompagnent en tant que booktubeuse passionnée. Ainsi n’hésite-t-elle pas à se jouer des clichés qu’elle apporte, sans prétendre s’en moquer pour autant. Cela donne un univers très frais, tout à fait cocon pop-culture qui personnellement ne me déplaît pas parce qu’il s’assume totalement pour ce qu’il est, à savoir du divertissement ciblant un public bien précis. Bien sûr, beaucoup d’éléments ne sont pas forcément crédibles, mais je pense qu’il était également important qu’elle écrive un tel texte, pour ainsi se « débarrasser » en quelque sorte de toutes ces idées qui sont effectivement trop connexes à d’autres univers – son texte suivant, Ashes falling for the Sky, prouvant qu’elle est capable de créer un univers original.
J’ai tout de même eu tout du long quelques réserves concernant notre personnage principal. Emma est attachante, mais sa facilité à tout accepter m’a un peu décontenancée ; pas tant les vampires, mais plutôt tout ce qu’il y a autour d’eux. Personnellement, en plus de prendre mes jambes à mon cou (et de me réfugier dans les bras du rock’n’roll Nathan pour celles et ceux qui l’ont lu !), je n’aurais pas tout à fait poser les mêmes questions qu’elle … Du coup, elle m’a parfois un peu agacée à ce niveau, on a vraiment l’impression qu’il n’y a aucune surprise pour elle en découvrant le monde vampirique, aucune curiosité même d’ailleurs. Globalement, le fait que sa personnalité ne soit pas clairement définie est peut-être le vrai problème de ce livre : elle est tour à tour insolente, horriblement timide, etc. Sans qu’il n’y ait trop de cohérence. Les vampires eux ne sont pas inintéressants, le personnage d’Andrew m’a rendu curieuse, car il est nimbé de mystères et n’a pas encore tout dévoiler de sa personnalité à l’issue du roman. Après, c’est un personnage qui a tué de nombreuses fois – ce qu’Emma semble accepter ; néanmoins, l’aspect parfois jeunesse de cette histoire fait qu’on passe un peu à côté de cette dimension plus sombre, là où un ton adulte aurait je pense permis à cette histoire de faire ressortir tout son potentiel « vénéneux ». Reste que l’univers m’a bien accroché quand même.
Il n’y a désormais plus qu’à attendre un second tome, de nombreuses fois repoussé. J’ai cru voir qu’il devait paraître pour décembre prochain.


En conclusion … Une lecture divertissante à défaut d’être pleinement réussie.
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