

Genre : Science-Fiction 🇫🇷
345 pages
✅ La présence « frontale » d’extra-terrestres ; Un futur qui sonne juste ; En France !
🔴 Ouverture sur une scène d’action qui coupe l’immersion ; Dialogues trop « didactiques » (je ne vois pas d’autre mot, mais c’est l’idée) ;
[Un livre lu grâce à la plateforme simplement.pro. Merci à l’auteur pour sa confiance !]
« L’embrasement planétaire n’a pas eu lieu malgré la terrible et soudaine guerre thermonucléaire qui a ravagé une grande partie de l’Asie.
L’Humanité se trouve dans une impasse. Son taux de natalité, tombé à zéro, et des fanatiques, convaincus de l’arrivée imminente du jugement dernier, vont confronter l’Homme à ses démons.
Mais un premier contact extraterrestre va remettre en cause le peu de certitude qu’il restait sur cette planète. Amis? Ennemis? L’avenir devient plus que jamais incertain pour les habitants de la Terre. »

Si je ne dis pas d’idiotie, Homo Pacificus est le premier roman de l’auteur français Sam Kolchak. Il me semble que c’est l’auteur qui m’a proposé de lire son titre, et après une petite investigation sur Livraddict et Babelio, je me suis qu’il pouvait largement m’intéresser. Homo Pacificus est un roman de SF grand public (pas de concepts compliqués, etc.), one-shot, mais dont la fin suffisamment ouverte pourrait tout à fait donner lieu à une suite.
Deuxième moitié du XXIᵉ siècle. Après une guerre nucléaire entre des pays Asiatiques et Africains, la Terre est confrontée à un vaste problème de stérilité : les taux de natalité sont plus bas que bas, tant et si bien qu’à terme l’humanité est menacée d’extinction. De grandes entreprises, qui traitent à égalité avec les États, planchent sur la question – en flirtant d’ailleurs plus ou moins avec les lois encadrant la bioéthique. En France, plus précisément à Lyon, FutureXLabs œuvre à trouver une solution. Gabriel y est chef de la sécurité. Alors qu’il se change dans le vestiaire de la salle de sports du bâtiment, l’alarme retentit : ils sont attaqués par un groupe de terroristes agissant au nom de Dieu, opposés à toute forme d’interventionnisme de la part de l’Humain. Des années de recherches prêtes à aboutir partent ainsi en fumée.
Ce groupe, il y fera une nouvelle fois face alors qu’il s’apprête à vivre l’un des moments les plus incroyables de sa vie ; aux côtés des grands chefs d’États, il va faire la rencontre de Kath Zerkath et Shin Aerin, des extra-terrestres se réclamant du peuple des « Voyageurs« , venus en paix proposer un partage de connaissances scientifiques à une Humanité en péril. Ont-ils une solution à proposer pour contrer cette stérilité ? Il semblerait que oui, mais cela ne se fera pas sans quelques aventures … Et un doute, constant : n’ont-ils que pour seul réel intérêt une rencontre pacifique ?

« Vous avez perdu des collègues, des amis. Nous avons tous perdu des personnes de valeur. Ces hommes se sont battus pour des idéaux, comme nous tous. Leur combat n’est pas terminé pour autant, car nous sommes toujours là pour honorer leur mémoire et accomplir leurs rêves. Ces extrémistes n’auront pas le dernier mot, ils ne nous empêcheront pas d’atteindre notre but, celui de sauver l’humanité. »

Homo Pacificus est un livre difficile à résumer ; il fait partie de ces titres qui joue sans cesse l’ambiguïté et dont il faut mieux savoir peu avant de les débuter. Sam Kolchak nous y déroule un futur furieusement juste (pollution, stérilité, impossibilité d’une paix durable, …) qui résonne d’autant plus particulièrement puisqu’il se déroule en grande partie en France, à Lyon. C’est un détail certes, mais trop rare pour ne pas être mentionné. L’arrivée de ces « Voyageurs », ainsi que leur dévoilement sont des moments absolument jouissifs. Souvent, les romans de SF sont très frileux où jouent sur le mystère, avec des extra-terrestres que l’on aperçoit que de manière « éthérée » – que ce soit sur Terre ou ailleurs. Sam Kolchak fait le pari d’une apparition frontale qui fonctionne en faisant appel à un imaginaire qu’on a je pense tous : les créatures sont suffisamment proches des représentations populaires, avec un je-ne-sais-quoi d’aspect humain qui fait qu’on y croit et qu’on se « projette » mentalement – mais aussi quelque chose d’inaccessible qui les rend finalement foncièrement différents de nous. Une prise de risque particulièrement réussie de la part de l’auteur donc, d’autant plus qu’il fait à merveille vivre l’atmosphère de doutes qui entoure leur venue.
Le style de l’auteur m’a donc bien plu. J’ai eu un doute au départ, car à titre personnel, je n’apprécie pas lorsqu’un roman débute sur une longue phase d’action – ce qui est le cas ici. Les premiers chapitres m’ont donc fait l’effet de me laisser au bord de la route, avant que finalement je ne rattrape le coche parce que tout de même, l’arrivée des extraterrestres – le premier message, la première rencontre … – quelle sensation ! Puis le fait est que je n’ai pas ressenti de longueurs, ni de déséquilibre entre les phases narratives et les dialogues, ce qui est plaisant pour moi qui suis allergique à trop de ping-pong verbal. Les dialogues d’ailleurs sont peut-être le seul vrai point que je n’ai pas forcément apprécié dans le roman : je les ai trouvés trop didactiques, trop appuyés, nous explicitant parfois des évènements dont on aurait bien saisi toute la portée sans eux !
Durant ma lecture, j’ai en tout cas beaucoup pensé à la série Les dossiers Thémis de Sylvain Neuvel. Lecture que je n’avais pas autant aimer que celle-ci, mais on est tout à fait dans ce genre de démarche de faire de la SF très grand public avec un Sense of wonder bien présent, presque naïf (mais pas dans un sens péjoratif du tout). Homo Pacificus n’est donc pas une lecture que je conseillerais aux vieux briscards de la SF, mais c’est un roman qui plaira volontiers aux novices et à celles et ceux qui voudraient renouer avec le genre.


En conclusion … Deuxième autoédité et deuxième bonne découverte ! Gageons que l’adage « Jamais deux sans trois » ne me fera pas défaut !
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