

Genre : Fantasy 🇵🇱
112 pages
« De retour à Novigrad, Geralt accepte de protéger la fille d’un notable des assauts d’un soupirant trop entreprenant. La mission du sorceleur s’achève lorsqu’il découvre l’identité de l’amant : il s’agit de Jaskier, conteur, troubadour et chroniqueur officiel de la saga du Loup Blanc. Alors que Geralt s’enquiert de Priscilla, le joli coeur lui présente bien vite sa dernière trouvaille : une malle magique, gagnée lors d’une partie de gwent à Oxenfurt. Au contact du médaillon du sorceleur, la malle embarque à son bord les deux amis pour les terres lointaines du royaume d’Ophir, très loin « derrière les mers »… »
Tome précédent : La malédiction des corbeaux (The Witcher #1), Kowalski/Tobin
⚠️ Risque de potentiels divulgachâges concernant le jeu The Witcher 3 ainsi que ses extensions. ⚠️

Après un bon tome 1, parce que je ne suis pas loin de finir le jeu une énième fois (sur Switch cette fois-ci) et que donc l’univers va me manquer, un besoin impérieux s’est emparé de moi : il fallait que ce second opus soit sous mes yeux au plus vite, d’autant qu’il nous promet un voyage en Ophir – terre orientalisante souvent évoquée dans l’univers du Sorceleur. Contrairement au précédent tome qui s’inscrivait comme une suite directe de la trame de jeu principale de The Witcher 3, la volonté est ici de s’ancrer dans une période postérieure à certains évènements de l’extension Hearts of stone, dont une partie de l’intrigue d’ailleurs à un rapport direct avec le lointain royaume.
Geralt, en visite à Novigrad et à la recherche d’herbes médicinales, croise par hasard une vieille connaissance qui va bien vite lui demander de mener une petite enquête pour lui. Sa fille semble s’être entichée d’un être mystérieux qui viendrait la visiter durant la nuit, sur la belle terrasse en hauteur jouxtant sa chambre. Mais comment s’y prend le malotru ? Armé de patience et d’une bonne planque (en gros un rideau), notre Sorceleur attend ainsi que se présente le beau … qui n’est autre que Jaskier, fraîchement largué par cette pauvre Priscilla qui n’en pouvait sûrement plu. Bien vite, il dévoile à son ami Geralt l’objet magique lui permettant d’agir ainsi : un coffre dans lequel il s’enferme et qui lui permet d’atteindre n’importe quelle destination. En lisant l’inscription runique au fond de l’objet, il transporte malheureusement Geralt et lui-même dans la lointaine Ophir, où Geralt n’est d’ailleurs pas vraiment le bienvenu puisqu’il a tué le fils du Roi peu de temps avant – alors qu’il était affligé par une malédiction.

Jusque-là, l’histoire avait tout pour être parfaite : le côté bougon de Geralt à son comble, la roublardise apportée par Jaskier, une contrée lointaine … Mais dans les faits, le scénario ne tient pas du tout la route. En cause : un manque de rythme et de suivi dans les idées. C’est bien simple, j’ai régulièrement eu la désagréable impression qu’il me manquait des éléments de l’histoire, et que certains rebondissements étaient complètement téléphonés. Comment Diable Geralt ne se doute-t-il pas dès le début de l’issue de l’affaire à laquelle il va se trouver confrontée ? C’est d’une évidence sans nom et croyez-moi, si vous lisez un jour ce deuxième tome, vous serez d’accord … Parce que c’est du déjà-vu. Les personnages introduits – notamment ceux de la cour d’Ophir – n’ont eux que trop peu de reliefs et n’apporte donc même pas une petite satisfaction de ce point de vue-là. Pour le dire autrement : Ophir ou ailleurs, ça n’aurait pas fait grande différence – et c’est regrettable.

L’auteur et l’illustrateur du tome précédent ont passé la main à un autre duo, et nous y perdons au change. D’un point de vue ambiance tout d’abord, tout le côté vidéoludique (l’aspect « quête » et ses différentes étapes de résolution) ne transparaît plus du tout. Et côté visuel, c’est encore pire. Si le dessin est de fait plus « joli » (au sens académique), il perd en charme et en dynamisme. Les personnages ne sont pas expressifs (et là je ne parle pas uniquement de Geralt évidemment), le décor est vide (un peu comme dans la série TV dirons les mauvaises langues dont je suis) et les différents paysages quelque peu ratés. On ne retrouve pas l’ambiance de Novigrad (ce château au début, au secours !) et comme je le disais au-dessus, aucune sensation d’immersion en Ophir. Seul point positif : l’utilisation de Yennefer. J’ai aimé la manière dont elle plane au-dessus de cette aventure sans y être jamais véritablement présente, car c’est à mon sens un peu toute l’essence de ce personnage vaporeux, présent partout et nulle part à la fois.
Je fonde mes espoirs sur un troisième tome faisant suite à Blood and Wine et prie pour un agréable voyage dans la merveilleuse province de Toussaint !

En conclusion … Pas un bon tome, qui passe clairement à côté de ses ambitions.

Votre commentaire