

Genre : Bit-Lit 🇺🇸
384 pages
✅ Toujours cette volonté de mettre en vedette des créatures qu’on ne croise pas souvent dans ce genre de littérature.
🔴 La liste est longue : style, rythme, dialogues …
« Une profonde noirceur est en train de s’éveiller en Nora, échappant à tout contrôle. Alors que ses amis et elle cherchent un moyen de contenir la nature obscure de sa néréide, ils apprennent que leur tête est mise à prix. Des mercenaires accourent subitement de toutes parts afin d’éliminer le clan.
Pour couronner le tout, l’Agence Fédérale de l’Occulte confie à Nora sa première affaire officielle. Quelqu’un capture des créatures mythiques et le coupable doit être arrêté de toute urgence avant de s’approprier la magie des occultes les plus puissants de la Terre… »
Chroniques précédentes : #1 ; #2 ; #3

Il y a quelques mois, je concluais ma chronique portant sur le troisième tome de la série Nora Jacobs en décrétant « jeter l’éponge ». C’est la mention « La conclusion de la série » présente sur ce quatrième tome qui me fait donc revenir sur ma décision. Puisqu’il ne restait qu’un tome, autant le lire, non ? Hum … Ça, c’était ma pensée positive avant de m’y atteler, parce que très franchement, j’aurais largement pu m’en passer.
Comme d’habitude dans cette saga, peu de temps passe entre chaque tome (deux semaines entre le troisième et celui-ci !) : les Jackie May (je rappelle qu’il s’agit d’un duo d’auteurs) ne sont pas soucieux de la temporalité, soit. Cependant, dès les premières pages, il est désagréable de voir comme certains faits sont vécus comme des habitudes longuement acquises par l’héroïne. Nous sommes donc le soir du Nouvel An et l’Occulte, le bar pour Surnat’ dans lequel Nora travaille, est bondé. Pourtant, très vite, un être se détache : un Fae qui veut absolument devenir le compagnon de Nora. Cette dernière perd le contrôle et le revendique, laissant ainsi parler ses premiers instincts noirs de Néréide. Nora va-t-elle déjà pencher du mauvais côté de la balance et poursuivre ainsi la sombre légende de la folie des Néréides ?

« Quand je sors enfin de ma chambre, douchée et prête à démarrer la journée, je trouve le reste de mon clan dans le salon, en train de musarder. Je suis la dernière debout , et les gars ont apparemment décidé de profiter de leur jour de repos. Rook et Terrance sont plongés dans une partie de billard, Oliver et Charlie sont absorbés par un jeu vidéo, et même Illren s’est joint à la compagnie. Assis dans un fauteuil, il a rapproché la table basse afin d’affûter ses couteaux et son épée. C’est sa manière à lui de sociabiliser. »

Il ne nous a jamais été caché que Nora n’était pas une créature inoffensive : une Néréide finit toujours par vriller et tuer en masse, avant d’être neutralisée. La perte de contrôle de Nora est donc forcément quelque peu inquiétante. Une piste que j’ai d’emblée trouvé intéressante – faire du personnage principal un être qui penche entre le bien et le mal … sauf qu’elle se trouve particulièrement mal exploitée. Il y a donc ce début très intrigant, puis une suite de chapitres qui s’empêtrent dans des histoires annexes (en gros : Nora et ses compagnons) cassant totalement le rythme de l’histoire. Finalement, j’ai eu la sensation de suivre une suite de saynètes avant qu’enfin, le roman démarre véritablement … À près de la moitié. Dommage, car la seconde partie est bien pensée en impliquant notamment un personnage dont on n’a jamais vraiment su quelle était son allégeance.
Le personnage de Nora est malheureusement toujours égal à lui-même : un flou quelque peu usant entoure sa personnalité qu’on ne parvient encore une fois pas à définir. Ses compagnons, dont certains sont pourtant intéressants, ne sont pas correctement exploités et servent simplement de faire-valoir – Ren l’Incube par exemple ajoute de l’humour à de nombreuses scènes, mais mériterait davantage de contenu ou alors une intrigue le mettant plus en avant. Le fait que la saga soit terminée est du coup dommage, car il y aurait eu matière …
… Si les Jackie May avait eu un style davantage travaillé ! Car il n’y a pas que la structure du récit qui pêche, mais encore une fois le style lui-même. Je trouve leur écriture vraiment pauvre, peu travaillée, se reposant beaucoup sur des dialogues (qui en plus ne font pas mouche !) et sur des répétitions lorsque cela concerne les sentiments immédiats de Nora. Pourtant, je suis bon public et je peux me laisser entraîner facilement si l’histoire m’emmène. Mais là … C’est très – trop même – faible. Un défaut que j’ai relevé dans chacun des tomes, ce qui pour le coup me laisse vraiment une impression finale plus que moyenne.


En conclusion … Un dernier tome qui ne relève pas le niveau. Dommage, car il y avait matière !

Note globale de la saga :
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