

Genre : Aventures 🇧🇪
155 pages
[Lu dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Dupuis, via NetGalley France.]
« Capturé en pleine Palombie par des Indiens Chahutas et vendu à des trafiquants d’animaux exotiques, un marsupilami débarque dans les années 50 au port d’Anvers. Réussissant à s’enfuir, il arrive dans la banlieue de Bruxelles et est recueilli par François, un jeune garçon fan d’animaux dont le quotidien est loin d’être facile. Le début d’une aventure passionnante, parfois sombre mais toujours porteuse d’espoir, et d’une belle amitié. »

Après avoir eu un immense coup de foudre pour la revisite des aventures de Spirou et Fantasio (et globalement la collection anthologique Le Spirou de … à laquelle d’ailleurs les deux auteurs susnommés ont également participée) par Émile Bravo, j’attendais avec une certaine impatience cette nouvelle parution qui promettait une intrigue plus « réaliste » autour du mythique Marsupilami, par des auteurs que j’apprécie. Il y a tout d’abord au scénario Zidrou (que je connais un peu parce que j’ai dû lire quelques Ducobu et quelques Léonard) mais surtout au dessin Frank Pé, créateur d’une de mes séries BD favorites : Broussaille.
Le ton est donné dès le début, dans une introduction qui laisse donc présager un univers plus sombre, plus à même d’évoquer notamment le trafic d’animaux et d’autres sujets difficiles et finalement cohérent avec l’histoire du Marsu. Ici, il a donc été violemment tiré de son habitat naturel et amené en toute conscience (personne ne doute du fait qu’il semble s’agir du dernier de son espèce) par des trafiquants de la pire espèce en Belgique, au port d’Anvers. Il parvient heureusement à leur échapper et sera trouvé par un jeune garçon, François, un amoureux des animaux dont la petite mansarde partagée avec sa mère ressemble à une vraie ménagerie (à ce titre-là, on se croirait presque dans Miss Charity) ! Nous sommes dans l’après-guerre, peut-être au début des années 50 et les plaies des conflits sont toujours à vif. Ainsi, le jeune et attachant François en fait-il les frais de par une ascendance Allemande que ses camarades de classe lui font allègrement payer.



Tout comme dans le Spirou d’Émile Bravo, il y a donc de nombreux drames sous-jacents, un ton assez adulte derrière le « masque » de ces héros de la BD jeunesse. Encore une fois, l’ambiance d’après-guerre colle parfaitement à l’histoire, elle n’est pas accessoire et permet aux auteurs de dépeindre une ville ou il règne à la fois une belle solidarité, mais aussi une énorme défiance envers l’autre, le voisin qui peut sans qu’on le sache, cacher quelque chose. Le scénario est en tout cas simple, mais efficace, même si quelques pages de plus n’auraient à mon sens pas été de trop.
Mais venons-en au cœur du sujet : ce « nouveau » Marsu. Alors, comment est-il ? Eh bien, réussi. Vraiment. Visuellement, il est davantage bestial. On sent transparaître dans le dessin le fait qu’il s’agit d’un animal sauvage, musclé et donc quelque part redoutablement fort, doté de cette queue immense qui est aussi sa meilleure arme. Pour autant, il garde un certain éclat de l’ancien Marsu dans ce qu’il avait de plus turbulent et entêté – y compris dans son rapport avec l’humain. C’est donc à la fois une rupture et une continuité qui s’inscrit dans l’esprit de Franquin – jamais avare de messages écolos et contestataires.

En conclusion … Une belle revisite, dont je lirai la suite avec grand intérêt !

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Il me tente tellement ! ❤ Je suis curieuse de découvrir cette adaptation mature !
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J’espère que tu auras l’occasion de le lire !
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