
Genre : Témoignage/Psycho 🇫🇷
295 pages
« Quand Sophie rencontre Marcus, elle tombe amoureuse en 48h. Elle qui était si cynique en amour, cette fois, elle y croit. Sauf qu’il se révèle vite étrange. Sophie a alors besoin de comprendre ce qui ne va pas. Confronté à ses mensonges et ses incohérences, il a des réactions violentes, des excuses pour tout et arrive à se sortir de chaque impasse. Mais jusqu’à quand ? Sophie aime un manipulateur narcissique. »
Tant pis pour l’amour est probablement une bande dessinée que je n’aurais pas lu s’il n’y avait pas eu le Prix Livraddict (un article arrivera prochainement – en attendant, toutes les infos sont >>ici<<). Allez savoir pourquoi, car c’est une problématique qui nous concerne tous.tes de près ou de loin, par le biais d’un proche victime – mais avec tout ce qui touche à la psychologie et au développement personnel, je me montre assez … méfiante (qui a dit pleine de préjugés ?). En tout cas, il y a depuis quelques années un nombre certain de livres qui abordent le sujet de la manipulation – souvent dans le cadre du couple, mais ça peut aussi être professionnel ou amical – mais souvent de manière théorique. Ici, la bédéiste Sophie Lambda nous propose une œuvre à la croisée du documentaire et de la fiction en partageant son expérience personnelle de la manipulation.

Celle-ci prend les traits d’un dénommé Marcus, qu’elle va rencontrer plusieurs fois un peu par hasard avant de devenir sa petite-amie. Si les premiers temps semblent idylliques, Marcus va pourtant se montrer de plus en plus colérique et surtout incohérent vis-à-vis de Sophie. Enfin … Nous, nous nous en rendons forcément compte depuis notre confortable place de lecteur. Mais l’héroïne, elle, se trouve prise dans l’engrenage terrible que cet homme met en place autour d’elle et surtout en elle en appuyant sur la moindre de ses failles.
À la lecture, on ressent certes de l’empathie, mais surtout de la colère en voyant comment ces mécanismes se mettent en place de manière insidieuse. Tout est extrêmement bien détaillé et raconté avec un recul à la fois impressionnant et enrichissant. Les deux premiers tiers de la BD revienne ainsi sur la genèse du couple et donc de la manipulation, puis sur son installation et enfin : la libération. Le dernier tiers, plus pédagogique, illustre de manière vraiment accessible les différents concepts à l’œuvre. Cette partie-là m’a vraiment beaucoup plu, moi qui suis assez étrangère à ce genre de sujet.
Côté dessin, l’ensemble de l’œuvre est en nuances de gris, agrémentées de quelques touches de couleurs qui parviennent à insuffler de la douceur ou de l’oppression lorsque cela est nécessaire. Le trait de Sophie Lambda est vraiment joli, assez rond et moderne ; ça colle bien avec les quelques traits d’humour (grâce à un ourson en peluche façon Ted) qui émaillent la BD – des références à la pop culture, accessibles aussi – même si ce n’est pas forcément le genre de dessin auquel je suis le plus sensible.
En conclusion … Une BD qui atteint son but : nous informer davantage sur la manipulation et nous rendre plus vigilant aux signaux d’alertes, que cela nous concerne nous ou nos proches. Bonne pioche !

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