
Genre : Romance paranormale
416 pages
✅ On est en terrain connu ; Un fil rouge qui mêle Mythologie Grecque et possessions.
🔴 Un style pas toujours à la hauteur ; Des personnages manquant de charisme !
[Lu dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Harlequin, via NetGalley France.]
« Une nuit noire. Une nuit noyée de neige et de brouillard. Et, éclairée par quelques rares rayons de lune, une masse sombre et inquiétante : un sinistre château que même les oiseaux évitent. Depuis sa plus tendre enfance, Ashlyn Darrow est harcelée par des voix surgies du passé. Des voix qui lui restituent inlassablement d’anciennes conversations et qui, jour après jour, ont transformé sa vie en cauchemar. Prête à tout pour se libérer de ce don maléfique qui l’empêche de vivre comme tout le monde, elle se rend à Budapest pour rencontrer des spécialistes en la matière, des êtres étranges dotés, dit-on, de singuliers pouvoirs. Mais à peine arrivée dans l’antique château perdu au cœur de la forêt où ils mènent leurs travaux, elle tombe éperdument amoureuse de Maddox, le plus dangereux d’entre eux – un homme aussi séduisant qu’inquiétant que ses pairs disent immortel et habité d’un dangereux démon. Et peu à peu, au mépris de la raison et de sa sécurité, incapable de résister à la fièvre dévorante qui la pousse vers cet homme maudit, Ashlyn se laisse emporter par la passion. Une passion qui la rapproche dangereusement de la terrible preuve d’amour qu’elle va devoir fournir. »
J’ai mis du temps à saisir la différence entre romance paranormale et bit-lit – encore que bit-lit soit une invention éditoriale française, mais passons – mais dorénavant, je suis au point. En romance paranormale, il va s’agir de suivre une histoire au long court, mais surtout un couple différent à chaque tome. Le fil rouge est en général plus ou moins travaillé, les schémas certes répétitifs, néanmoins souvent réconfortants, offrant parfois de belles trajectoires individuelles. Lorsque j’ai vu sur NetGalley qu’Harlequin sortait une nouvelle édition des Seigneurs de l’ombre, une des sagas phares du genre, je me suis dit que ce serait l’occasion après ma déception vis-à-vis des Ombres de la nuit de Kresley Cole de retenter ma chance avec une nouvelle série … Ce n’est malheureusement pas un succès sur tous les plans.
L’histoire prend place sur les hauteurs de Budapest plus ou moins de nos jours. Plusieurs hommes vivent reclus dans un château-manoir (on oscille vraiment constamment entre les deux au niveau des descriptions), victime depuis plus de deux millénaires d’une malédiction des Dieux antiques : chacun est possédé par un démon. Maddox, notre héros masculin, est condamné à une agonie lente chaque nuit, puis ressuscité au petit matin. C’est dans l’immense cour du château qu’il va faire la rencontre saugrenue d’Ashlyn, une jeune femme qui entend depuis son enfance toutes les voix des personnes passées par le lieu où elle se trouve – soit une cacophonie constante, qu’elle veut à tout prix faire cesser. Et elle a entendu dire que dans cette demeure, des démons pourraient l’aider.
« Elle en oublia sa peur. Cet homme dont la présence apportait le calme et la douceur ne pouvait être possédé par un démon. Les démons créaient autour d’eux le chaos, pas la paix.
Etait-il un ange de clémence, comme le prétendaient les gens de Budapest?
Elle ferma les yeux pour mieux se laisser glisser dans cette paix, la savourer, faire corps avec elle. »
C’est au moment même du paragraphe concernant la rencontre entre nos deux héros que j’ai compris que j’allais être déçue. Leurs introductions respectives sont déjà plutôt plates, mais la rencontre l’est encore plus. Aucune électricité, aucune alchimie un peu spéciale, aucune tension … Bref, ça ne prend pas vraiment. Le style de l’autrice n’aide pas, car il est assez peu riche et on manque à chaque instant cruellement de descriptions ; des lieux pour commencer, mais plus étonnant encore : des physiques ! Mis à part quelques mentions de transpiration et de muscles, le récit est très peu « visuel » et on peine à se représenter, du moins à s’imaginer l’action en cours.
Le personnage d’Ashlyn est un peu la quintessence de ce manquement, puisqu’à l’issue de la lecture, il est impossible de déterminer quel est réellement son caractère ni son apparence. Ses agissements n’ont que bien peu de logique – au contraire de ceux de Maddox. Même si son côté torturé est très cliché, il cadre au moins bien avec la situation dans laquelle il se trouve – à savoir celui qui se bat avec le démon qui le ronge de l’intérieur. Le fil rouge de l’histoire d’ailleurs, à savoir cette fameuse histoire de possession, est d’ailleurs ce qui éveille le plus l’attention. On découvre avec curiosité les autres condamnés (chacun aura j’imagine SON tome), les différentes créatures impliquées (Dieux, Déesses, Titans) … C’est tout à fait fourre-tout, mais ça change un peu des créatures habituelles (vampires, loups &co.) Pour le reste, le roman a vieilli ; le récit en lui-même est classique, mais il me semble que, à côté d’autres séries de romances paranormales plus récentes et mettant la barre plus haut en termes de qualité de contenu, certains manquements/clichés se font plus sentir (le roman ne date pourtant que de 2008). Après, pondérons tout de même en disant que nous sommes ici en terrain connu et que la lecture, à défaut d’être inoubliable, n’est pas insupportable.
En conclusion … Si le fil rouge de l’histoire ne manque pas d’intérêt, ce tome est desservi par une plume plate et des personnages principaux manquant de reliefs. Je tenterai néanmoins le tome deux.

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