Genre : Documentaire
368 pages
« Un phénomène depuis 25 ans.
Enfin une rétrospective complète et très riche qui explore toutes les facettes de cette série devenue culte, de ses origines improbables aux raisons mystérieuses pour lesquelles nous la regardons toujours. Kelsey Miller, journaliste et spécialiste de la culture populaire, nous fait revivre les moments mythiques de la série, analyse ses thématiques et expose les tendances qu’elle a lancées, de l’essor de la culture des coffee-shop au « Friendsgivings », en passant par la coiffure culte des années 90, le Rachel.
Regroupant commentaires, entretiens inédits et anecdotes des acteurs stars de la série, ce livre est un incontournable pour tous les amateurs de la série et un ouvrage marquant pour toutes les générations Friends. »
Les + : Synthétique, complet, immersif.
Les – : RAS.
Je ne suis pas particulièrement télévore en règle générale, et particulièrement le soir, en rentrant chez moi après le boulot … Mais parfois je sais qu’il y a une diffusion, entre 20 h 00 et 21 h 00 d’une sitcom que j’apprécie, ce qui comprend par exemple Big Bang Theory, Une nounou d’enfer ou encore How i Met your Mother. Et FRIENDS, évidemment. J’ai vu chaque épisode plusieurs fois – pas nécessairement dans l’ordre – mais il se passe une chose étrange, pourtant : je ne m’en lasse pas. Et visiblement, vu le nombre de rediffusions TV et les chiffres de visionnage sur Netflix, je ne semble pas être un cas isolé.
« Exceptionnellement, la saison télévisuelle 1994-1995 débordait de séries à la fois bonnes et populaires, et il était trop tôt pour choisir un favori. En plus, il se passait tout un tas d’autres trucs à la télé. Les jurés venaient juste de prêter serment dans le cadre du procès d’O.J. Simpson. La princesse Diana et Charles jouaient le dernier acte de ce qui ressemblait au divorce le plus long du monde. Tonya Harding était Tonya Harding. Les spectateurs étaient captivés par le sordide et le scandaleux, et Friends était tellement propre qu’on aurait pu manger dessus. »
Alors, comment expliquer cet engouement ? Pourquoi suis-je si attachée à une série qui s’est achevée alors que j’avais à peine 12 ans et dont je n’étais vraisemblablement pas le cœur de cible à l’époque ?
C’est ce que nous propose de comprendre Kelsey Miller dans ce Nostalgie FRIENDS, un document qui revient sur la genèse de la série, sa diffusion, son succès, mais aussi son impact résolument durable sur la pop-culture et plus largement, sur la culture contemporaine.
Nous découvrons tout d’abord les créateurs de la série, David et Martha – dont on a tant de fois vu les noms au générique ! Créateurs à la mode, mais plus pour longtemps, au début des années 90 ; ils essuient une série d’échecs qui fait de Friends, cette série dont le pitch tient sur quelques lignes leur dernière chance. Il leur faudra beaucoup de détermination et de remise en question aussi, pour imposer leur vision et leur distribution – quasi-inconnus du grand public.
Et ils ont eu raison, car chacun va devenir emblématique : aussi bien la figure fictive que l’acteur, réel. Une fascination se créée pour ces jeunes gens dont l’amitié fait rêver, et qui passe la plupart de leur temps à boire des cafés au lait dans leur coffee-shop, à une époque où ces derniers n’étaient pas encore les grandes chaînes que nous connaissons aujourd’hui – mais dans lesquelles, et ça c’est plutôt un coup de chance, nous souhaitons vivre une expérience à la FRIENDS, en s’asseyant sur le canapé le plus confortable et en y restant des heures. En fait, FRIENDS est l’illustration parfaite du troisième lieu, un concept clé de nos sociétés.
« En septembre 2001, personne ne voulait d’humour noir, et encore moins dans Friends. On ne savait même pas si les sitcoms avaient leur place dans cette nouvelle réalité. Est-ce que ces personnages sains et saufs, avec leurs petits problèmes de vingt-deux minutes, seraient vus comme une énorme insulte à cette nation blessée ? Baisser le rideau indéfiniment n’était pas la solution. Mais comment pouvaient-ils retourner dans un Manhattan de fiction et faire comme si rien ne s’était passé ? »
Ce que Kelsey Miller nous explique bien, c’est que finalement, le succès de cette série es
t certes une conjonction de facteurs (bon moment + bons acteurs + bonne heure de diffusion) mais aussi dû à son côté “vitrine intemporelle” du rêve New-Yorkais, de la vie de jeune adulte tel qu’on la rêve : s’affranchir des attentes de la famille, faire de ses amis la famille qu’on a choisie, poursuivre ses rêves, se planter aussi, s’amuser & rire, dans un environnement qui ne connaît que peu d’aspects négatifs (la meilleure illustration étant la manière dont on aborde le thème de la mort dans Friends).
Elle n’oublie pas d’aborder les aspects plus problématiques de la série aujourd’hui, tel que son manque de diversité, la judéité pas trop assumée de ses personnages, sa manière de dépeindre l’homosexualité ou encore la grossophobie, etc. Personnellement, cela m’a permis d’y voir plus clair et de prendre du recul vis-à-vis des multiples critiques émises aujourd’hui. Si certaines sont amplement justifiées (la diversité particulièrement), d’autres en revanche oublient de prendre en compte bien des aspects importants de l’impact réel qu’une décision scénaristique pouvait avoir à l’époque.
En conclusion … Un livre pertinent, qui analyse bien le mythe qu’est devenu Friends et son impact durable dans l’imaginaire collectif. C’est éclairant, et en même temps tout à fait accessible au plus grand nombre. À lire si vous aimez la série, une connaissance parfaite n’étant pas obligatoire.
Merci à NetGalleyFrance & HarperCollins France pour cette lecture.
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